Nous avons signé ce mercredi 6 Juin la Charte MonaLisa (Mobilisation nationale contre l’isolement des personnes âgées)
Qu’est-ce que le programme MONALISA ?
L’isolement social augmente à tous les âges de la vie mais devient massif pour les plus vieux. Une personne âgée sur 4 est isolée : cela représente 24% en 2014 contre 16% en 2010. 1,5 million de personnes de plus de 75 ans vivent aujourd’hui en France dans une solitude qu’elles n’ont pas choisie. Elles seront 4 millions dans 20 ans si rien n’est fait. L’isolement social, qui crée un risque important de perte d’autonomie, est devenu un nouveau risque social, un enjeu de santé publique et de cohésion sociale.
Solitude subie ou choisie
Les personnes isolées n’ont pas ou peu de relations au sein des cinq réseaux sociaux (familial, professionnel, amical, affinitaire et territorial), selon la Fondation de France*. L’isolement social ou relationnel se mesure au regard des contacts, de leur qualité, de leur densité, de leur périodicité. Il peut résulter d’une intégration difficile ou d’un processus de désinsertion sociale. Avec l’avancée en âge, l‘isolement fait suite à des ruptures, en particulier quand on ne dispose de relations qu’au sein d’un réseau unique. La solitude est l’état d’isolement social ou relationnel dans lequel se trouve une personne. Lorsqu’elle est choisie, chacun l’apprécie et l’interrompt quand il le désire. Lorsque la solitude s’impose, elle devient une souffrance, une perte, un risque.
4 millions des plus de 60 ans vivent seuls
Vivre seul, c’est résider seul dans son logement, comme c’est le cas pour près de 9 millions de Français. Ce chiffre a doublé depuis les années 1960. Avec l’âge, la proportion s’accroit : 4 millions des personnes âgées de 60 ans et plus vivent seules… On peut vivre seul et avoir de nombreuses relations sociales. Mais chez les personnes âgées qui ne l’ont pas choisie, cela peut favoriser l’isolement. A contrario, des personnes vivant en hébergement collectif qui ne reçoivent aucune visite peuvent souffrir de solitude. Elles ne bénéficient pas de relations choisies, amicales et réciproques qui leur apportent le sentiment de compter pour quelqu’un.
L’isolement social, perte d’identité et d’égalité
Celui qui reste seul se sent banni. Il doit se battre contre l’a priori social et le sentiment qu’il mérite cette mise à part. Une personne qui subit une solitude qu’elle n’a pas choisie et dont elle ne sait comment sortir perd progressivement ses forces intérieures. On observe des phénomènes de repli, de dépréciation de soi jusqu’à la perte de l’espoir de compter encore un jour pour quelqu’un.
Cette perte de l’estime de soi entraine dépression et désespérance. Si la situation dure, elle peut devenir dramatique. Les capacités de renouer des liens diminuent, la peur, la honte peuvent entrainer la personne dans une logique de retrait qui rend le retour à une dynamique d’inclusion sociale de plus en plus difficile.
Une personne isolée ne bénéficie pas du minimum de relations sociales nécessaires pour vivre en égalité dans notre société. L’isolement social accélère les pertes d’autonomie notamment chez les plus âgés et augmente les dysfonctionnements des prises en charge. Plusieurs études ont ainsi démontré que cet isolement est la cause de nombreux non-recours aux soins ou entrainent des aides inadaptées.
MONALISA est un collectif inédit composé d’une trentaine d’associations et d’opérateurs publics ou parapublics : Etat, collectivités territoriales, centres communaux d’action sociale, caisses de retraite primaires et complémentaires, mutuelles, Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie, Agence du service civique, …
Le Mouvement National de Lutte contre l’Isolement des personnes Agées a un double objectif :
– créer des solidarités : promouvoir l’existence et la création d’équipes citoyennes sur le territoire afin de lutter contre l’isolement des personnes âgés,
– faire prendre conscience à tous les français de cet enjeu de société.
L’isolement des personnes âgées augmente de façon aigüe et si rien ne change, ce sont près de 4 millions de plus de 75 ans qui souffriront de cet isolement social dans les prochaines années.
Jean-François SERRES a été nommé référent national du programme MONALISA et Brigitte AYRAULT en est l’ambassadrice.
Les préconisations du rapport MONALISA sont de trois ordres :
1 sur le terrain :
– Promouvoir l’émergence d’« équipes citoyennes » de bénévoles en leur proposant un soutien financier au démarrage, l’appui d’un « référent d’équipe MONALISA » professionnel, l’accès à un parcours de formation et un éventuel renfort des jeunes volontaires du service civique
2 au niveau départemental :
– Mettre en place des réseaux MONALISA d’équipes citoyennes, pour permettre synergies et partages d’expériences
3 au niveau national :
– Promouvoir une « Charte MONALISA » afin de favoriser les initiatives et sécuriser les partenariats
– Mettre en place un dispositif de pilotage, avec la création d’une association MONALISA et d’un comité national.
Pour en savoir plus : http://www.monalisa-asso.fr/monalisa/mobilisation